En en prenant une dernière (Édition spéciale)
Des fois il y a des affaires qui arrivent et qui donnent le goût d’écrire. Que ce soit pour simplement communiquer, pour propager une bonne nouvelle ou parler d’un évènement spécial .Parfois c’est juste pour raconter une histoire pour divertir, ou qui peut soit nous faire rire ou pleurer…Ou les deux.
Samedi on a eu droit à toute la gamme des émotions, premièrement avec un après-midi de bon hockey se terminant avec le match qui déciderait de l’équipe championne de la saison régulière entre les Avengers et les Rhinos, qui nous ont donné tout un spectacle. Contrairement aux années passées le Président avait décidé de faire l’expérience de fêter ça et de faire la présentation du Trophée Tremblay le soir même au McCarold’s.
L’idée était bonne, donc nous sommes partis avec le Trophée dans son «case» sur un diable emprunté au Collège et le précieux baril de bière que les gars se relayaient à porter sur l’ épaule. La marche est assez courte mais pour avoir transporté le Trophée à quelques occasion de cette façon, on ne peut s’empêcher de remarquer que les gens que l’on croise semblent souvent se demander :« C'est quoi cette affaire là ?»…Car pour moi , il ressemble étrangement à un contenant de matière radioactive ou quelque chose du genre…
Mais en arrivant là avec la première batch de boys, la situation que j’appréhendais se concrétise: c’est le week-end de la St-Patrick et la place est pleine à craquer…Les membres de notre délégation de joyeux lurons ressortent un peu médusés «Heille, y a tu réservé ou quoi ?»
…Ça doit être en haut , y a du monde !!!… ne voulant pas les décevoir (quoiqu’ils n’aient pas attendu que je les convainquent de laisser faire) je les regarde entrer pour aller voir avec la subtilité que l’on connait d’une gagne de joueurs d’hockey quoi ont soif en estie. Il se font accueillir par un gars en habit qui les somme de se taire car c’est une funéraille ou un baptême et il y a un enfant qui est entrain de chanter ou je ne sais quoi de pas rapport. Devant la «tonitruance» de certains que je ne pourrais nommer, l’homme en question aurait finit par leur dire «vos yeules !!!» comprenant sans doute que c’était le seul langage que la troupe pouvait comprendre. Donc les voici aussitôt ressortis sur le trottoir toujours aussi assoiffés et un peu plus déconfits…
Le temps de faire un appel au Président, «la table à pique-nique» de la section du milieu se libère et on investit les lieux en deux temps trois mouvements avec le trophée dans sa caisse se disant que les tables autour se libèreraient assez vite un coup que leurs malheureux occupants se rendent compte qu’ils étaient de trop dans la place. Par souci de respect pour l’établissement et aussi pour qu’a soit frette que l’criss, je dis aux boys de laisser le baril de bière dans la neige sur le bord de la porte, et je laisse le diable à côté. On organisera ça quand le grand boss sera là, au cas où ils ne seraient pas tous avertis qu’on arrive dans un pub avec notre propre baril de broue.
De toute façon , moi et Jacob restons debout faute de place et on fait la navette entre l’intérieur l’extérieur, en attendant le reste des boys et le Grand Manitou et aussi pour garder un oeil sur le baril … Un moment donné on jase un peu avec les gars à l’intérieur, pas plus de 2-3 minutes quand je décide d’aller jeter un coup d’oeil sur…Le baril… y’est plus là…Tabarnak !!!
Au même moment Pat Meilleur arrive et constatant mon désarroi me lance genre: «What’s wrong Uncle Larry ??» …Somebody took the fucken Keg Man !
Et lui de me répondre «We just saw some people with a keg…»
Ne m’étant pas installé j’avais encore mon manteau sur le dos et sans attendre la fin de sa phrase je décampe en marchant d’un pas rapide les yeux gros comme des pamplemousses afin de spotter les criss de taouins qui sont partis avec Notre ostie de baril…Jacob sort au même moment et me demande «Qu’est-ce qu’y se passe ?»…On s’est fait piquer l’ostie de Baril !!!
Il entre prendre son manteau et ressort aussi tôt à la poursuite des malfaiteurs.
On remonte la rue vers l’ouest, de chacun notre côté, scrutant les moindres recoins ou passages ou pourraient se cacher ces ignobles vermines,, il passe quelques voitures qui remontent la rue…et si ils étaient dans une de celles-ci…je ne peut quand même pas arrêter les chars et les fouiller !!! Je mise donc sur le fait que ces trous du cul sont à pied et qu’on va les rattraper, car tu pars pas à courir avec un baril de bière, a moins qu’ils soient une gagne de jeunes en forme en estie et qu’ils se relayent pour le porter. J’aurais dû demander une description à Pat Meilleur mais j’ai pas pris le temps. Entékas à leur place je me grouillerait en sibouare parce que on va leur tomber dessus les sacrament…
Mais après quelque temps, je ne saurais dire combien mais c’est long en simonac, comme en slow motion , je commence à déprimer un peu, me trouvant cave en estie d’avoir laissé le baril dehors, mais aussi je commence à me demander combien ça vaut un criss de baril…Probablement plus que la bière qu’y a dedans…Peut-être même une coupelle de «bruns»,,,TABARNAK !! Et comment je vais faire face aux boys et me regarder dans le miroir avec ça sur la conscience ?? Chu un criss de cave !! Il y a toutes sortes de camions pis de monde sur la rue on voit fuck-all au loin. J’commence à perdre vraiment espoir mais on arrive au coin de la rue…
Je vois un couple qui marche dans la rue au loin, y sont presque au coin qui donne derrière l’Aréna où le terrain de football commence… une femme avec un p’tit vieux qui semble marcher tout croche avec une canne qui reflète dans la lumière des lampadaires. Du moins c'est ce que je vois…Jacob qui n’a rien vu de son côté regarde du miens et s’écrie «Heille c’est le Baril !!»
Comme s’il s’agissait du coup de fusil qui donne le signal de départ du 100 mètres, on décolle comme deux malades à pleine course.. Lui reste dans la rue et moi j’enligne le trottoir au cas ou ils tenteraient de fuir de l’autre bord. Je saute le banc de neige pour éviter une bonne-femme qui marche sur le trottoir avec ses sacs d’épicerie, elle me regarde passer en trombe se demandant quelle mouche vient de nous piquer…Autant les secondes d’avant le départ de la course étaient en slo-mo, autant les seconde qui suivent passent en un éclair…Il aurait fallu un chrono la dessus car le Grand Jack y allait de grandes enjambées à la Hussein Bolt et moi je suivait un peu en arrière contemplant la scène avec maintenant le sourire aux lèvres !!
En plus, je me rendait bien compte qu’ils étaient juste 2, un homme et une femme et que ce que j’avais pris pour sa canne était le baril que le pauvre cave avait de la misère à trainer… Le twitt nous faisait dos mais quand sa blonde nous a vus arriver elle a comme ramollit et a dit de quoi a son Roméo comme quoi leur carottes étaient cuites, car le gars s’est reviré de bord au moment ou Jacob arrivait en gueulant : «Heille c’ta nous autres c’te baril là !» Et le connard de répondre:« Ben là, y trainait dehors»…En s’éloignant de son butin, sans opposer plus de résistance…
Pour tout dire je n’ai même pas regardé les deux moineaux, je n’avais d’yeux que pour le baril sur lequel j’ai mis le grappin et me suis reviré de bord aussitôt pour retourner au Pub au plus sacrant…me disant à moi-même; «A va être bonne en sacrament !!»
Certains s’étonneront qu’on lui ait pas crissé la volée de sa vie, mais autant je me sentait assez coupable d’avoir laissé le baril à la merci de ces deux pourritures, que je me considérait maintenant comme le plus chanceux du monde…Une chance que le gars avait pas trop de quotient car il aurait pu piquer le diable avec et on l’aurait peut-être jamais rattrappé… Aussi je pense que le pauvre bougre devait se trouver aussi chanceux de ne pas s’être fait varloper comme il nous aurait été si facile de le faire…
Ça faisait à peine 10 secondes qu’on s’en revenait avec notre baril que mon téléphone sonnait.
C'était évidemment Le Président qui, alerté par les boys au Pub, et probablement dans un état d’incrédulité abasourdissante m’appelait pour savoir….«On les a r’pognés les tabarnak !», que j’lui annonce sans attendre la question…Et il me demande : C’était qui ?? …Boff, un p’tit vieux pis une bonne-femme…que je lui réponds… Finalement pour apprendre plus tard que c’était un couple dans la trentaine selon Jacob, si je ne m’abuse…J’vous l’dit je les ai même pas regardés…Peut être parce que je ne voulais pas qu’ils voit la face du tarla qui avait laissé un baril de bière dans un banc de neige !!!
En tout cas même si le baril avait été un peu trop bardassé et que ça faisait pas mal de mousse au début, je peut vous dire que la «magie» du trophée Tremblay, (le seul trophée qui se boit et se partage au monde !!!), n’a jamais été autant appréciée !!!
Tout est bien qui finit bien, comme quoi y faut jamais abandonner ou baisser les bras, une belle leçon à l’aube des séries !!!
Larry