LE HOCKEY ADULTE EN PÉRIL
Pour la 14ème édition de notre INFO-LETTRE, nous avons décidé d’aborder un enjeu de société ignoré par les médias, soit la pérennité du hockey adulte au Québec. Voici la version intégrale du dossier spécial paru sur notre INFO-LETTRE du début 2020. Bonne lecture!
LA MISE AUX NORMES DES ARÉNAS
Le programme de mise aux normes des systèmes de réfrigération des arénas et centres de curling partout au Québec, annoncé par le gouvernement provincial en 2010, avec comme objectif de compléter les travaux pour l’année 2020, a été dévastateur pour le hockey adulte. Combien de ligues, dont certaines vieilles de plusieurs décennies, ont disparu pour faire place à du hockey mineur forcé de se relocaliser pour la durée des travaux. Le fait que des gars qui avaient comme seul loisir le hockey se retrouvent bredouilles en raison du manque de vision, d’imagination, de planification et de gestion des projets de la part de fonctionnaires et décideurs publics, en dit long sur notre société.
Durant la période noire qui, espérons, prendra fin telle que prévue cette année, n’aurait-il pas été possible de mieux répartir les travaux et de trouver des solutions pour ne pas effacer de la carte des ligues et associations sportives adultes ? De réduire le temps et le nombre des matchs et des pratiques de tout le monde durant le temps des réfections, tout en jumelant des groupes, pour que tout le monde ait sa pointe de tarte ? Oui, cela aurait été possible en pensant à l’extérieur de la boîte, pour reprendre une expression anglophone bien connue. Justement l’extérieur! Pourquoi n’a-t-on pas utilisé les glaces extérieures durant les mois froids pour pallier au manque de glace intérieur, faisant vivre ou revivre à certains les joies de jouer un vrai match de hockey dans le grand air où notre sport national est né.
Montréal dispose de plusieurs patinoires extérieures réfrigérées munies de surfaceuses qui auraient pu être mises à contribution. Mais, comme dans bien des cas où les fonctionnaires et dirigeants municipaux sont impliqués, l’immobilisme et le statu quo est «Roi». Pour sa part, la Ligue Fédérale des As a elle aussi été frappée par ce fléau qui afflige les ligues de hockey adulte, perdant la moitié de son temps de glace cette saison, dont tous ses samedis, ce qui faisait pourtant sa renommée depuis l’époque du Satnite Hockey Brotherhood, précurseur de la LFA.
Un problème, déjà connu avant la grande noirceur, était le manque de temps de glace pour des ligues adultes à des heures décentes. C’est en grande partie la raison pour laquelle bon nombre d’hommes ont décidé et décident encore d’accrocher leurs patins. À un moment donné, cela n’a plus de sens et on passe à autre chose, généralement le divan à ce que j’en comprends…
VERDUN, UN VRAI FIASCO
On ne peut attribuer la faute à une seule aréna pour expliquer la triste réalité dans laquelle le hockey adulte à Montréal se retrouve aujourd’hui, mais l’auditorium et l’aréna Denis Savard de Verdun sont un bon exemple de projets bâclés et du manque de rigueur des décideurs publics. Lorsque que le gouvernement provincial a décidé de mettre sur pied le programme visant le remplacement ou la modification des systèmes de réfrigération des arénas et centres de curling partout au Québec, la tâche était particulièrement lourde pour la ville de MTL. Une stratégie a été mise en place pour fermer tour à tour les 34 arénas gérées par la ville. Là où la chaîne a vraiment déraillée a été dans l’arrondissement de Verdun. Les deux arénas devaient fermer pour 18 mois. Nous sommes maintenant dans la quatrième année de fermeture, et nous n’avons pas encore une date pour leur réouverture !
Dire que le projet pour Verdun est un fiasco est un euphémisme. ll démontre surtout le manque de souplesse et de planification de la mise aux normes des arénas par les décideurs publics. Avec un retard des travaux de la grande majorité des chantiers, la ville-centre s’en est tenue à son plan initial et a continué de fermer des arénas, au lieu de revoir son échéancier et de demander une extension au gouvernement qui, selon le programme mise en place en 2010, voulait que tout soit compléter pour 2020, dois-je vous le rappeler. Avec trop d’arénas fermés simultanément au cours de la dernière décennie, c’est le joueur de hockey adulte qui en a payé le prix et c’est la ville-centre qui est à blâmer.
ARÉNA MAURICE RICHARD
Avec un manque criant de surfaces de jeux pour pratiquer notre sport national (même si ce dernier est officiellement la crosse dois-je vous le rappeler) dans la grande région métropolitaine, où environ 75% de la population du Québec habite, j’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi on a choisi de transformer l’aréna Maurice Richard en centre de pratique de patinage de vitesse.
Je comprends que c’est une glace de dimension olympique, mais essayer d’expliquer ça à un touriste, ou un nouvel arrivant, qu’on ne joue plus au hockey dans un aréna qui porte le nom d’un héros du peuple et qui, de surcroît, est le plus grand joueur de hockey à avoir évolué pour les Canadiens de Montréal!
Et ce, en dressant le parallèle entre lui et notre émancipation à une époque où jouer au hockey dans les rangs professionnels était particulièrement difficile et hostile à l’égard des Canadiens-français.
Après avoir déballé votre sac sur la situation du hockey ici et la grandeur du personnage, votre interlocuteur vous regardera assurément d’un regard perplexe. C’est comme si on nommait un centre de culte en l’honneur de Gandhi à New Delhi pour finalement le transformer en souk quelques années plus tard. Ça n’a juste pas de sens et cela met en lumière le manque de respect et de vision d’ensemble des fonctionnaires et dirigeants de la métropole.
DÉMOLIR AU LIEU DE PRÉSERVER
Avec la démolition d’arénas ici et là au Québec, on se demande pourquoi démolir quand on peut rénover ? Ayant participé activement pour sauver l’aréna de la municipalité de St-Lambert (un joyau architectural et d’ingénierie québécoise qui vint au monde avec la Révolution tranquille et l’essor de Montréal durant les années d’effervescence qui accompagnaient la création d’Expo 67), j’ai pu déceler les vrais motifs derrière la décision des élus. Des agendas personnels accompagnés d’enveloppes brunes faisaient partie de la donne, comme dans bien d’autres municipalités. Grâce au dévouement et à l’acharnement d’une poignée de citoyens, l’aréna fût finalement sauvé de la mire des bulldozers.
Une anomalie selon moi est que les plus hautes instances gouvernementales accordent des enveloppes pour construire des nouveaux complexes sportifs mais aucune pour les rénover. Ça n’a pas de sens surtout quand on nous parle à outrance de développement durable et de notre emprunte carbone.
En plus vient l’annonce de la démolition imminente de l’aréna du YMCA pour faire place à un gymnase multifonctionnel, qui semble cependant être freiné suite à la remise d’une pétition pour sa sauvegarde. Il y a eu la fermeture l’an dernier des 4 glaces et d’autres arénas à divers endroits au Québec, on annonce aucun plan de rechange pour relocaliser les diverses associations, groupes et ligues utilisant leurs installations. Comme si les utilisateurs de ces surfaces de jeu n’étaient pas importants et qu’ils allaient simplement se volatiliser.
C’est une aberration sociale qui frappe surtout les hommes. Mais ça, il ne faut surtout pas le crier haut et fort dans ce monde de rectitude sociaux-politique qu’est le Québec matriarcal d’aujourd’hui.
HOCKEY FÉMININ
On pourrait croire qu’avec l’essor du hockey féminin au pays que plus d’infrastructures seraient en place pour répondre à la demande, mais non !
Tout comme le hockey adulte, les femmes voulant jouer au hockey organisé, et non au parc quelques fois par hiver, trouvent difficilement du temps de jeu. Déjà faut-il avoir quelqu’un prêt à s’en occuper mais, tout comme le hockey adulte qui est parfois mixte, le temps de glace manque, ce qui pousse les gens à s’inscrire à du deck hockey.
C’est probablement dans cette version de notre sport national que l’on retrouve le plus de joueuses de hockey; comme ces dernières sont parfois intimidées par la chambre de hockey ou découragées à jouer avec « les boys » par leur tendre moitié. Le hockey, c’est pour tous et nous devrions avoir les infrastructures nécessaires pour jouer, un point c’est tout!
CONCILIATION LOISIR-TRAVAIL
Nous parlons souvent dans les médias de conciliation famille-travail, mais quand est-il de la conciliation loisir-travail ? Sommes-nous simplement venus au monde pour surpeupler la planète et travailler?! Qu’en est-il de la société de loisirs qu’on nous promettait le siècle dernier grâce aux avancées technologiques? Force est d’admettre que nous n’avons jamais travaillé autant pour si peu et que nos vies sont beaucoup plus stressantes et chargées qu’auparavant. Bon nombre de gars doivent accrocher les patins non-seulement à cause des raisons énoncées plus haut mais parce que « ça passe pu avec le boss » comme plusieurs se résignent à dire. Pourquoi ? Parce qu’on ne pense qu’à la conciliation famille-travail en oubliant que les adultes ont eux aussi besoin de temps pour soi! Bien sûr du temps de couple le cas échéant, mais aussi du temps pour se détacher de l’enceinte familiale/couple, à moins naturellement d’être dépendant affectif. Dans ce cas-là, vaut mieux consulter.
L’espace de jeu et de rencontres a été remplacé par les textos, Facebook, Netflix et toutes les autres plateformes pour que vous restiez sédentaires, seul dans votre salon à regarder les autres soi-disant vivre. Avec un tel constat, je vous dirais de « Shaker le vieux avant ksa pogne ! » et d’aller jouer dehors pendant que vous en êtes capables!
EN CONCLUSION
Il y a un manque criant d’arénas pour répondre tout particulièrement à la demande des Montréalais qui souhaitent pratiquer le hockey sur glace. Cette réalité afflige certainement plusieurs autres communautés à travers la province, mais elle semble plus notable ici en raison de la densité de la population. Les campagnes de sensibilisation se multiplient pour inciter les gens à bouger et rester en santé mais, en revanche, il n’y a pas assez d’infrastructures sportives pour répondre à la demande.
Le hockey adulte est en péril, et nos traditions aussi. À force de mettre de l’eau dans la bière pour accommoder tout le monde, celle-ci devient flatte et sans goût…Tout en élargissant l’offre des sports et des activités, on ne devrait pas perdre de vue d’où on vient et qui nous sommes. Je trouve dommage que l’on puisse de moins en moins pratiquer un sport qui fait partie de nos racines et notre identité nationale.
Est-ce le début de la fin pour le hockey adulte, qui s’effrite au gré du temps car malmené par le système, ou d’autres raisons qui expliquent son déclin ? L’attribution des glaces à des heures décentes à l’ensemble des usagers, et non seulement qu’à un type de clientèle, demeure l’épée de Damoclès qui plane sur l’avenir du hockey adulte au Québec.
LA LFA AU COUR DES DERNIÈRES SEMAINES, EN QUELQUES LIGNES
Depuis notre dernière parution, il s’en est passé des choses mais voici celles qui ont retenue notre attention et qui sont dignes de mention.
Avec seulement quatre formations dans la division Centrale cette saison à cause du manque de temps de glace généralisé à travers la grande région métropolitaine pour des ligues de hockey adultes, communément appelé ligues commerciales ou de garage, nous n’avons pas besoin de regarder bien loin pour constater que l’ambiance est fort différente cette saison. Moins de gens dans les estrades, moins de bières consommées après les matchs et l’absence de nos rencontres hebdomadaires après les parties sont que quelques-uns des éléments qui sautent aux yeux lorsqu’on fait le constat de la saison 2019-2020 jusqu’à maintenant. Outre ça, ce sont les échanges qui ont bien fait jaser cette saison, surtout ceux qui n’auraient pas dû avoir lieu. À vouloir faire plaisir ici et là pour que tout le monde s’amuse et que les équipes soient équilibrées, parfois on se trompe, ce qui nous force à remettre en question le mode des échanges : il devra être revu avant la prochaine saison qui se déroulera à partir de la mi-mai. Suite à tous ces remous, une forme de cicatrice reste et seule le PDG de la ligue peut la porter.
Dans la division Satellite, là aussi un coup de barre a été donné pour rectifier le tir, mais avec des joueurs importants souvent absents, l’équilibre entre les formations demeure un enjeu permanent.
Nous espérons que, pour les mois qui suivent, tous retrouvent la santé et qu’à la grandeur de la LFA, nous ayons des formations complètes pour les séries!
D’ici là, notre tournoi annuel LFA RUSH 3V3 aura lieu à la fin février et nous sommes actuellement à la recherche de joueurs réguliers pour mettre un nouveau programme hockey en place, soit le LFA PICK-UP comme son logo l’indique.
LE DÉBARRAS DES INDÉSIRABLES
Nous pouvons lire sur notre site web « La mission de la Ligue Fédérale des As est d'offrir une expérience hockey optimale à tous ses membres et l’idée première est d’avoir du fun tous ensembles. La LFA est compétitive MAIS amicale avant tout donc, une bonne attitude sur la glace et en dehors est primordiale pour le bénéfice de tous. » C’est avec cette prémisse en tête que nous avons commencé au printemps dernier à passer un coup de ballet pour nous débarrasser d’indésirables qui minaient l’expérience hockey de nos membres.
Cela n’était pas la première fois que nous expulsions des joueurs ne comprenant pas qu’on peut jouer au hockey compétitif dans un esprit amical. Mais ce dossier disciplinaire a vraiment été mis de l’avant au cours des derniers mois, nous débarrassant du dernier « boulet » durant la période des fêtes. Ces types de comportements désobligeants et dangereux sont souvent acceptés ou passent impunis dans la majorité des ligues commerciales, mais pas dans la LFA où on prend le plaisir et la sécurité de nos membres au sérieux.
Que ce soit dans notre ligue ou ailleurs.
JOUEZ POUR JOUER !!!
LA LFA S’ASSOCIE AU GROUPE ELECTRIK BBQ
Amateurs de rock francophone québécois, le nouveau vidéoclip «Slap Shot» du groupe Electrik BBQ vous interpellera certainement: il met en vedette les joueurs de la LFA! En première mondiale, visitez la nouvelle chaîne du groupe et voyez-vous en action: (ICI)
Et surtout, ils font le lancement de leur nouvel album mercredi le 4 mars prochain gratuitement à la Vitrola, 4602 St-Laurent/St-Joseph, de 18h à 20h30. Un vidéoclip sera également tourné durant ce spectacle; besoin de figurants!
Voyez l’événement Facebook: (ICI)
Et likez leur page! (ICI)
Comme Johnny disait dans le film du quel le nom de la LFA fût inspiré, «Kessé qu’y a échangé contre ces freaks-là? Un jackstrap plein de marde?»
Rock on !!
JFD