LES COUPS DE SIFFLET ET TÉLÉPHONE QUI CHANGÈRENT LA DONNE
La saison 2017-2018 aura marquée de belle façon notre cinquième année d’existence avec notre participation aux célébrations du centenaire de la Ligue Nationale de Hockey en partenariat avec le musée Pointe-à-Callières, le musée de l’histoire Canadien et les Canadiens de Montréal.
Chaque saison se suit et malgré des similitudes évidentes ne se ressemble pas vraiment. Elles sont toutes marquées par les personnalités et les vies des gens qui y prennent part sans oublier le contexte socio-politique dans lequel nous vivons. Réguliers comme joueurs substituts marquent à leur façon le cours de l’histoire que nous écrivons ensemble semaine après semaine année après année. Laissant de côté mon point de vue personnel sur comment j’ai vécu la saison dernière, force d’admettre que nous aurons réussi notre coup lors de la création des équipes malgré plusieurs embûches que nous aurons dû franchir en remplaçant des joueurs sans déséquilibrer les formations tout au long de l’année. En fin de parcours, chaque club sera resté compétitif avec un classement serré pour terminer notre calendrier. Preuve à l’appui, pour la première fois de notre histoire nous n’aurons eu aucun échange de demandé par nos équipes ou jugés nécessaire par l’administration de la LFA. Il faut croire qu’à force de brasser la sauce, nous semblons avoir trouvé la recette!
Cette saison nous aura vu prendre encore une fois de l’expansion mais cette fois-ci avec la création d’une nouvelle division les dimanches. Avec un mode de fonctionnement bien à elle, la division Satellite a vu le jour en septembre et continuera ses opérations les jeudis durant la saison estivale. Nous espérons dans un avenir rapproché pouvoir passer à quatre équipes avec la création de la LFA sélect mais le temps de glace étant rare, nous devrons être patient comme la création de la ligue elle-même qui aura pris 5 ans avant de finalement avoir deux temps de glace consécutifs et comme disent les chinois, « the rest is history ».
Une fois la saison régulière terminée qui aura eu son lot d’histoires dramatiques et loufoques, de bon temps et beaux jeux, nous avons ramené le compteur à zéro avec le début de la vraie saison, la période de l’année où tout le monde veut être en forme, les séries ! C’est là où tout se joue où généralement les clubs qui auront forgé un véritable esprit d’équipe se démarquent car soudés ensemble par l’amitié et plus forts devant l’adversité. Mais parfois l’esprit d’équipe, le talent et la force de caractère ne sont pas assez pour faire dérailler les plans du destin (si ça existe vraiment) et c’est ce qui semble être arrivé à deux de nos formations qui ont été frappées de plein fouet par les plans du hasard ou autres, à vous de choisir.
Dans le cas des Rhinos tout a débuté bien avant le match décisif du 28 avril date de la tenue des rencontres de demi-finale où l’histoire aura basculée. Dans un plan machiavélique qui me fut dévoilé par des membres de l’équipe par la suite, sachant que leur gardien allait être absent pour cette date, ils ont décidé d’attendre passé l’heure de tombée du jeudi pour m’avertir qu’il ne pourrait pas prendre part à la rencontre. Ils croyaient ainsi me forcer la main en voulant m’imposer un gardien INCONNU pour remplacer leur cerbère. C’est mal me connaître et je trouve surprenant qu’après toutes ces années, des vétérans du groupe ont cru que cette petite manigance passerait. Elle me fit en fait perdre beaucoup de temps le vendredi matin pour mettre le grappin sur un gardien du même calibre que le leur mais l’histoire n’arrête pas là. Comme un brigand qui se fait prendre à son propre jeu, la vie avait un autre plan pour la gang des Rhinos et à son tour allait attendre à la dernière minute pour leur en faire part.
Ce samedi, si je me rappelle bien le ciel était clair lorsque je me déplaçais vers l’aréna en empruntant mon chemin de prédilection à travers la montagne. À mon arrivée tout semblait aller sur des roulettes et je m’installais derrière mon micro et mes tablettes après avoir sorti et placé tout l’attirail de la journée aux abords de mon bureau. Ce jour là, nous avons eu droit à deux extrêmement bon matchs qui tous les deux finirent en surtemps pour la première fois de notre jeune existence. C’est pendant le premier match entre les Météores et les Torpedoes que j’appris la nouvelle de la bouche d’Arnaud et Mimi si je ne m’abuse. Le gardien substitut à qui j’avais donné le numéro du capitaine des Rhinos Patrick Blais pour qu’ils puissent parler avant le grand match avait contacté ce dernier quelques minutes auparavant pour lui dire qu’il ne pourrait pas prendre part au match à cause que son grand père venait tout juste de décéder à l’hôpital où il se retrouvait avec sa famille. Coup de théâtre, de tonnerre et de massue, car les deux gardiens prenant part au match qui se déroulait sous nos yeux ne pouvaient pas rester pour dépanner, c’est donc Éric Champagne qui a dû « strapper les pads » et garder les buts pour le plus important match de la saison de son équipe. Par chance Laurent Quesnel qui était venu assister au match a pu retourner chez lui assez vite pour chercher son équipement et prendre la place d’Éric à l’avant. Malgré ne pas avoir gardé les buts depuis plusieurs mois, Éric s’est bien débrouillé et nous avons eu droit à toute une remontée des Rhinos qui ont presque réussi le coup pour finalement perdre en surtemps contre les Barbares qui allient éventuellement gagner le championnat lors de notre Grande Finale.
La morale de cette histoire est qu’en voulant contrôler leur destin, c’est le destin qui les a eu. Encore une fois si destin il y a. Je n’en dirai pas d’avantage sur les raisons qui les ont poussés à agir ainsi, mais vous laisserai plutôt la chance d’engager la conversation sur ce sujet avec leur gardien Nicholas Chagnon la prochaine fois que vous le croisez.
Si pour une équipe ça été un coup de téléphone qui a changé leur trajectoire, c’est un coup de sifflet qui aura changé celle des Météores lors de leur match de demi-finales face aux Torpedoes. En effet tout comme les Rhinos ils seront revenus de l’arrière pour égaliser le score et forcer la tenue de surtemps mais la chance ne tourna pas en leur faveur quand le sifflet trop hâtif d’un des officiels leur refusa le but gagnant pour ensuite s'en faire compter un quelques secondes plus tard. Tout comme Vegas, ce qui se passe sur la glace reste sur la glace et malgré mon poste je ne peux interférer avec le jugement des officiels qui tout comme nous ont droit à l’erreur.
Bref, c’est deux tournures d’événement auront changé la donne et le visage des participants de la 5ième Grande Finale de notre histoire qui sans être un grand match fût néanmoins une belle soirée qui aura également soutenu la collectivité avec l’argent amassé pour la banque alimentaire de Jeunesse au Soleil.
A peine une saison finie, que quelques jours plus tard débutait notre saison estivale. Les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas mais elles comportent toutes des moments qui marquent le temps et qui tatouent nos vies, le hockey étant bien plus qu’un passe temps.
@+
JFD